Green Cross a organisé le 17 avril (avec le soutien de l’OFB, et l’appui de l’Agence de l’Eau) un séminaire de co-construction sur le thème “Enjeux de changement de modèle vers un tourisme littoral résilient préservant la biodiversité littorale”. C’était le 17 avril 2024, de 9h30 à 17h00, à l’Espace Les Réformés, 125 La Canebière, 13 001 Marseille.
La synthèse des travaux est désormais disponible, et peut être consultée ou téléchargée ci-après
Vous trouverez également le portfolio des vidéos effectuées lors de l’événement, également disponible sur https://vimeopro.com/gcft/17avril2024
La journée a commencé par une introduction portée à 2 voix entre Nicolas Imbert, Directeur exécutif de Green Cross France et Territoires et Nathalie Hilmi, Chercheuse en macro-économie au Centre Scientifique de Monaco et lead-author du GIEC, cette dernière ayant préparé pour le séminaire une vidéo depuis le sommet Notre Océan, à Athènes.
Une première table ronde était articulée sur la thématique Faire face à l’évolution des attentes et comportements, et se réinventer pour plus de résilience, autour des premiers répondants suivants:
- Delphine Bianchini-Manno, Conseillère hôtellerie/tourisme et durabilité (DBM Conseils) et co-autrice du livre blanc « Solutions innovantes et durables pour les acteurs du tourisme », Medinsoft
- Laure Pasquet, directrice de l’Office de Tourisme de Palavas
- Denis Guibard, directeur scientifique, académique et durabilité de Terra Academia
- Julie Jammes, doctorante à l’Open Tourisme Lab
Les premières interventions ont suscité un échange argumenté avec les participants, à la fois sur l’urgence, les enjeux et les modalités pour s’adapter au dérèglement climatique et à l’évolution des comportements de loisirs. Nous avons aussi abordé l’importance de l’échange et de la co-construction pour accélérer le changement de modèle, mettre en avant la régénération de biodiversité déjà acquise et effectuer ces transformations sous un triple enjeu de sobriété, de justice environnementale et de reconnaissance des progrès déjà accomplis pour aller de l’avant en mobilisant.
Notre deuxième table ronde consacrée à Changer les temps, réinventer l’accueil, les formats et mobilités pour une reconnexion à la biodiversité ordinaire et extraordinaire, a permis de mixer les retours d’expérience autour des premiers répondants suivants:
- Aurélien Lalanne, fondateur de Wahoo Events, qui est intervenu en visio depuis la Nouvelle-Calédonie
- Marie-Dominique Champloy, co-créatrice de Marseille Capitale de la Mer
- Léo Gélis, Chargé de mission Tourisme durable, ADEME
- Laurent Lungeri, CEO de SeeOnSea
- Aurélie Méchin, Chargée de mission développement durable, Office de Tourisme, des Loisirs et des Congrès de Marseille
Cette table a articulé des retours d’expérience très concrets autour de la compréhension des motivations des différents visitorats à agir, et les leviers qui peuvent être activés pour changer le regard : montrer, faire aimer et respecter la biodiversité sous toutes ses formes – en synthèse, inspirée par la sagesse des îles : replacer l’humain au milieu de l’environnement et non pas au dessus.
Parmi les échanges qui ont alimentés cette table ronde, de nombreux exemples d’adaptation, tant autour de parcours fraicheurs ou d’horaires étendus, que sur le respect au cœur des comportements, mais aussi l’importance d’agir sur tous les leviers, en particulier le sport et la culture, et d’analyser finement les comportements, par exemple par des observatoires agissant en transversalité et une mise en réseau tant du côté des offres que des consommations, avec une attention toute spécifique aux mobilités, aux hébergements, et à l’alimentation. Le tout, en passant d’une logique de consommation d’espaces iconiques (plages, iles…) à une véritable rencontre avec des écosystèmes et humains autour d’activités, de temps et de lieux diversifiés.
Après un bref temps de déjeuner, la troisième table ronde mettait en avant comment faire du patrimoine naturel et de la finitude des ressources des atouts.
La session a commencé avec une intervention sous forme de vidéo de François Victor, directeur par intérim du Parc National de Port-Cros, et s’est poursuivie autour des intervenants suivants:
- Pierre Boissery, Agence de l’eau RMC
- Thierry Duchesne, Responsable du département maritime de la FMES
- Olivier Ibanez, directeur de la Communication de la Villa Carmignac (en visio)
- Philippe Jean-Pierre, Professeur à l’Université de la Réunion (en visio)
- Jean-Charles Lardic, Directeur de la Mission Observatoire, Prospective et Participation Citoyenne- Ville de Marseille
Cette table ronde a été l’occasion d’échanges d’une grande qualité, marqués notamment par les mots de Philippe Jean-Pierre qui depuis la Région la Réunion nous a rappelé les valeurs d’un accueil à échelle humaine par la gentillesse, l’apaisement et la découverte. Une réflexion sur la massification des usages en mer a été menée notamment autour du développement de la location dont il faut tenir compte, mais aussi sur l’importance d’articuler activités humaines et préservations autour de quelques priorités, en particulier pour notre littoral de Méditerranée : protection de la posidonie, bruit rayonné dans l’eau, sortie des plastiques, mouillage, évolution des navires, des pratiques et des usages en mer, anticipation de nouvelles vulnérabilités, ou au contraire de comportements régénératifs.
A travers les retours d’expérience de la Villa Carmignac et la résonnance entre les expositions, le visitorat et le creuset de l’île de Porquerolles, nous avons abordé cette capacité à faire évoluer par l’art et le sensible, à mettre en valeur et à mobiliser pour comprendre et agir, mais aussi cette capacité à créer la régénération et à lui donner corps.
En clôture de cette journée, une présentation a été effectuée par Lucile Pillot, chargée de mission Green Cross, et Nicolas Imbert, le directeur, sur les travaux mettant en place notre méthodologie des vulnérabilités à la résilience sur le trait de côte, et comment agir en Méditerranée.
Avec une focalisation sur 4 domaines de vulnérabilité: habitations, biseau salé, infrastructures, espaces natures, et le retour de 7 expériences apprenantes analysées plus en détail: le trait de côte de Saint-Joseph (Ouvéa, Nouvelle-Calédonie), le repli stratégique dans les Landes (Aquitaine), les conséquences de la tempête Xynthia sur la priorisation des menaces (Pays de la Loire), le Mont Saint-Michel (entre Bretagne et Normandie), les continuités écologiques à Plozénet (Bretagne), l’agriculture littorale à Sérignan (Occitanie), et la préservation des herbiers de Méditerranée.
Un grand merci à l’ensemble des participant.e.s et intervenant.e.s pour leur mobilisation sans faille tout au long de cette journée qui a été aussi dense que structurée.
Un merci tout spécifique à l’Office Français de la Biodiversité dont le soutien financier a permis d’organiser la journée, ainsi qu’à nos partenaires le Centre Scientifique de Monaco, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, l’espace Les Réformés, et Marie Lacoste Photographies.
Sauf mention contraire spécifique, toutes les photographies et illustrations prises lors de la journée et sur cette présente page sont (c) Marie Lacoste pour Green Cross ou (c) Green Cross