A l’occasion du lancement de l’ouvrage Océan, des clés pour agir, le 5 juillet, Green Cross France et Territoires avait réuni des intervenants de choix pour débattre des thématiques abordées dans l’ouvrage et a rassemblé un large auditoire.
Xavier Lépine, directeur de la Française, qui accueillait l’événement, a introduit le débat en saluant cette époque qui donne l’occasion de repenser le modèle économique et favorise l’émergence de nouveaux acteurs qui se croisent. La vision par silo n’est plus possible et les grandes problématiques de l’homme liées au financement du logement, de la santé, à l’alimentation constituent toujours les grands enjeux. Le défi qui se pose dès lors aux financiers est d’assurer cette transversalité.le 5 juillet des intervenants de choix pour débattre des thématiques abordées dans l’ouvrage et a rassemblé un large auditoire.
Nicolas Imbert, Green Cross France et Territoires, a alors rappelé que l’exercice va consister pour les acteurs à remettre l’Océan au cœur des débats. L’ouvrage lancé ce jour propose un chemin avec des acteurs diversifiés. L’objectif étant d’oeuvrer pour une gouvernance apaisée et de porter les solutions proposées lors de la Medcop à Tanger et lors des autres conférences internationales à venir. La CoP22 doit être le moment où l’on sort les déchets de l’océan.
Jean-Michel Cousteau, dans une vidéo, a insisté sur la responsabilité de chacun dans la protection et la préservation de l’Océan, notamment en ce temps de vacances. Il n’y a pas de petit geste et chaque déchet ramassé participe à la préservation de ce bien commun. Protéger l’Océan, c’est aussi nous protéger nous-même, a-t- il affirmé avec force.
Lors de l première table ronde intitulée « comment l’humanité peut-elle gérer un rapport serein à l’Océan? », Brice Lalonde a rappelé que l’océan est un bien commun que se partagent 195 Etats-nations avec des visions différentes et qu’il est révélateur de constater qu’il n’y a pas d’organisation internationale spécifiquement dédiée à l’océan. Pour Michèle Sabban du R20, il s’avère nécessaire d’actionner des solutions qui amènent du bien-être aux populations des îles submersibles. La campagne des 100 projets permet de préparer des solutions à présenter à Marrakech. Raymond van Ermen a relevé, quant à lui deux bonnes nouvelles en 2016. Les ODD et la CoP 21 actent le changement de méthode de l’humanité qui s’organise pour faire face aux grands challenges. Cela implique des partenariats multi-secteurs, multi-niveaux et la France a une responsabilité particulière du fait de son domaine maritime.
Quatre points de vue de personnalités issues d’univers variés, ont ensuite été présentés. Séverine Vasselin, comédienne, a évoqué son expérience de l’eau de l’ordre du ressenti et non pas uniquement de la connaissance. Elle a souligné l’hérésie que constitue le fait d’introduire du plastique dans notre propre chaîne alimentaire. Elle a également insisté sur la nécessité pour la population urbaine de se reconnecter à l’eau qui commence dès le caniveau.
Luc Lavanture, qui se définit lui-même comme un ultramarin a déclaré que l’outre-mer a structuré l’histoire. Il estime que les routes maritimes commerciales des siècles passés ont préfiguré celles, sous-marines des câbles de télécommunications. Il n’a pas manqué d’ajouter que cela entraîne aussi des inégalités économiques et ramène à la problématique de l’équilibre des territoires.
Cyrielle Hariel, journaliste, a présenté les « change makers », personnes à l’origine d’initiatives remarquables , innovantes et durables comme Jadav Payeng qui a reboisé une île en friche, Corentin de Chatelperron, qui a construit le premier navire 100% en fibres de jute ou les Bureo Stakeboarding, qui transforment les filets de pêche dérivants et dévastateurs en skateboards. Le changement, ce n’est pas seulement maintenant, c’est surtout possible.
François-Michel Lambert, député, a répété l’injonction d’aller vers l’économie circulaire afin d’assurer un équilibre terre-mer. Le milieu océanique est un écosystème très abouti dont il peut être tiré bénéfice de manière intelligente et respectueuse par l’aquaponie, notamment. Il a mentionné quelques succès de coopération entre différents acteurs économiques comme à Fos.
Le débat s’est poursuivi au cours d’une deuxième table ronde sur le thème de « L’économie circulaire, creuset de solutions ». Nathalie Boyer, Orée, a insisté sur les avantages de la mutualisation qui s’observe dans l’écologie industrielle territoriale et portuaire La zone portuaire est une zone d’interface qui concentre des activités et a rappelé l’exemple du grand port de Dunkerque, première démarche en France avec Ecopôle. Boris Fedorovski, Groupement des Industries de construction et activités navales (GICAN), a exposé les possibilités de disposer de navires propres et pourquoi pas à énergie positive, un jour. Il a évoqué les navires à propulsion éolienne et a souligné l’intérêt des plateformes multi-fonctions en mer, là où le littoral est saturé. La conjugaison d’énergies multiples en offshore permet de former une boucle d’économie circulaire. La logique du CO2 est à réinventer selon Jacques Degroote, Algonesia, qui a mis en évidence les promesses phénoménales des micro-algues, disponibles partout. Elles ont des applications dans beaucoup de domaines, en alimentation, en cosmétiques, pour la santé…Sylviane Villaudière, C3D, a soulevé la question du rôle de la société civile. Elle a, a par ailleurs, indiqué le besoin d’aller au-delà de la seule atténuation et de travailler aussi le sujet de l’adaptation. La méditerranée est le laboratoire de tous les maux qui arrivent et en même temps un formidable laboratoire du travail sur la résilience. Il est nécessaire d’articuler l’interface mer/fleuve. Selon elle, les grandes conférences, comme les CoP, ce sont avant toutes choses, le partage des ambitions et des actions.
Le lancement de l’ouvrage Océan : des clés pour agir s’est conclu par la remise des prix aux lauréats du concours photos. Le prix spécial du jury a été attribué à Xavier Desmier, photographe indépendant, grand spécialiste des sujets de fond liés à l’environnement. Christophe Boisvieux, qui parcourt le monde depuis plus de 30 ans et collabore avec de nombreux magazines internationaux a reçu le premier prix. Ania Freindorf, reconnue pour ses reportages sociétaux en collaboration avec des médias européens, s’est vue accorder le deuxième prix. Enfin, Younes Benseddik, âgé de 16 ans et passionné par l’océan et la photographie a été récompensé par un troisième prix.
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