Michel Delebarre a ouvert les Assises de l’Energie en indiquant que pour être exemplaire et écoutée lors de la 21ème Conférence des Parties à Paris en 2015, la France se devait d’être exemplaire en termes de transition énergétique. Ce qui passe nécessairement par un engagement fort sur les territoires.
C’est ensuite Christian du Tertre qui a introduit la question énergétique, en rappelant que l’homme utilise les services de l’énergie, et non l’énergie directement, pour ses besoins quotidiens. La transition énergétique consiste donc à mettre en place une double démarche, d’une part en réduisant la part d’énergie pour chaque service, d’autre part en améliorant la valeur de chaque service pour le rendre au mieux avec moins. Ce changement ne pourra s’effectuer que via une vision sociétale innovante, une évolution de nos comportements et de nos modes de vie vers un mieux-être. Ce qui nécessite un accompagnement institutionnel qui agisse en coordination avec chacun d’entre nous, et rende le changement désirable.
C’est ensuite Christian du Tertre qui a introduit la question énergétique par les aspects d’utilisation et de production de l’énergie. Selon M. Du Tertre, l’énergie, ce service fondamental et vital, est utilisée de différentes façons que ce soit de façon matérielle ou immatérielle. Il a notamment insisté sur le fait que la transition énergétique est difficile face à une dynamique énergétique vieille de 150 ans. De plus, d’après Christian du Tertre, ce changement ne pourra s’effectuer si et seulement si une vision sociétale innovante est mise en pratique que ce soit par un usage, un comportement ou un mode de vie nouveau. Pour finir, M. Du Tertre a insisté sur le fait qu’une aide institutionnelle était indéniable à ce changement primordial.
A la suite, Smart Grid Vendée et le maire de la région de Nice-Côte d’Azur ont exposés deux projets de réseau adaptatif en territoire rural et d’énergie pour la ville durable.
Pour continuer, le maire de Loos-en-Gohelle a mis en avant son initiative de transition du territoire en insistant sur les différentes éco constructions effectuées au sein de sa commune grâce aux clés données aux habitants de sa commune. Il a également présenté l’écosystème vertueux développé par les entrepreneurs locaux, forts d’une dynamique de 20 ans qui génère de l’emploi, de la richesse localement et peut également service d’exemple à d’autre projets territoriaux.
Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France et Territoires, a ensuite exposé les différentes initiatives en termes de transition des territoires, d’économie circulaire et de transition énergétique. Souvent ignorée, le secteur agricole et de l’alimentation représente environ 25% des consommations énergétiques nationales, et peut donner lieu à des projets innovants. En particulier, l’agro écologie permet une maîtrise de la demande avec une production locale plus importante, une réduction importante des besoins de transport et de l’intensité énergétique des intrants, et rend le modèle économique de la filière plus autonome, donc plus résilient aux évolutions de cours et de marché. Dans ce contexte, on ne peut isoler la transition énergétique de la transition économique ou de l’évolution des pratiques agricoles – il s’agit donc d’un projet d’évolution systémique des pratiques sur un territoire. C’est ce qui a été fait par le prototypage d’une filière « porc durable » par Green Cross en 2013, en Bretagne Nord. Green Cross a également identifié, lors de l’enquête publique relative au parc éolien offshore en Baie de Saint-Brieuc, de nombreuses opportunités pour le territoire de s’approprier le projet par des projets connexes industriels sur l’efficacité énergétique, le stockage ou l’utilisation complémentaires de renouvelables de proximité, mais également la possibilité d’évolution des pratiques de pêche pour passer d’une pêche à la drague intense en énergie à des expérimentations complémentaires de prélèvements par pêcheurs plongeurs sur des concessions attribuées entre quatre pylônes.