Mardi 26 janvier 2016, au Kursaal à Dunkerque, Nicolas Imbert intervenait au cours de la plénière d’ouverture au sein de la session perspective : l’après COP21.
Gilles Berhault, Président du Comité 21 a introduit la session en saluant l’engagement de la société civile pendant la COP21, que ce soit au Bourget, à Montreuil, au Grand Palais ou au CentQuatre, les citoyens ont signalé aux politiques qu’ils étaient prêts pour l’action.
Le Dr Kamel Ben Naceur, de l’Agence Internationale de l’énergie, a rappelé qu’un découplage entre émissions de CO2 et croissance économique était désormais constaté. Il imagine un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici cinq ans au plus tard grâce à la percée des énergies renouvelables dont le prix baisse de façon continue, le cout du photovoltaïque a chuté de 60% depuis 2009, celui de l’éolien terrestre de 40%. Il rappelle que l’’objectif des 2°C, voire des 1,5°C, ne pourra être atteint que si un effort considérable est fait en faveur de l’efficacité énergétique.
Célia Blauel, adjointe à la mairie de Paris en charge des problématiques environnementales, a tenu à mettre en avant l’intérêt des questions sociales au sein de la transition énergétique. Le chemin nous amenant à la COP22 doit permettre de ressouder les liens inter-territoriaux. Elle souhaite que l’Etat donne les moyens politiques et financiers aux collectivités permettant d’accélérer la transition.
Lucie Guillet, membre de l’équipe interministérielle pour la plan d’action Lima to Paris action plan, souligne la vraie réussite que constitue l’accord de Paris avec les contributions nationales de 187 pays. L’un des éléments majeurs de l’accord, est, à son sens, la sanctuarisation d’un mécanisme dynamique permettant de revoir les engagements à la hausse tous les cinq ans avec de surcroît l’obligation de faire un bilan sur les efforts réalisés.
Yves Marignac, porte-parole de l’association négaWatt a souligné la nouvelle désirabilité du scénario négaWatt de transition énergétique suite à l’accord de Paris. Il faut supprimer les trop nombreux gaspillages encore observés dans les pays du Nord pour libérer l’accès à des consommations vitales au Sud. La sobriété et l’efficacité énergétiques sont au centre des enjeux et doivent se décliner rapidement sur les territoires, la chasse au gaspillage d’électricité dans les bâtiments tertiaires notamment doit se généraliser. A plus long terme il faudra repenser la façon de se déplacer, les transports sont le secteur encore aujourd’hui le plus dépendant aux énergies fossiles.
Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France et Territoires note l’importance de l’accord de Paris. Après une longue période d’incantation, nous avons tourné une page vers une action globale. Les INDCS, contributions soumises par les pays, ont été une avancée significative. Nicolas Imbert attire notre attention sur la contribution d’un pays comme le Rwanda qui après la guerre a su se montrer résilient, à la fois dans ses politiques urbaines mais aussi par des mesures appliquées avant certains pays occidentaux telles que l’interdiction des sacs plastiques. Il insiste sur l’effet levier que l’efficacité énergétique peut avoir sur les territoires, en Nouvelle Calédonie par exemple, où la mise en place d’un éclairage public à LED a contribué à rendre obsolète le projet de nouvelle centrale électrique à charbon.