Nos sociétés, ou plutôt leur évolution se nourrissent à des sources : l’énergie et l’eau. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de constater que l’un et l’autre de ses totems est aujourd’hui totalement en crise. Plus étonnant encore, les causes en sont les mêmes puisqu’il est ici question de surconsommation, de gestion pour le moins problématique de stocks, de mésusages, mais aussi de bouleversement s stimulé par le dérèglement climatique, de risques géopolitiques ou encore de mise en danger de population et d’écosystème.
De fait, dans une vision systémique, pour l’eau comme pour l’énergie le questionnement ne saurait se placer hors de tout appréhension systémique et d’objectif de résilience. Si Green Cross mettra la question de l’énergie sur la table le 26 janvier 2023, le 15 décembre sera consacré à l’enjeu de l’eau. Plus précisément, il s’agira de sa poser les bonnes questions autour de l’eau et de l’agriculture dans le cadre d’une recherche et d’ambition de résilience territoriale.
Si les usages de l’eau sont classiquement catégorisés en fonction des 3 usages que sont la consommation humaine, l’agriculture et l’industrie, il nous faut, enfin, réaliser que l’ « eau environnementale » a été depuis des années la grande oubliée. Et même si la fameuse directive-cadre européenne sur l’eau donne la priorité à la protection de l’environnement et à une utilisation durable de l’eau, il demeure que la référence à l’utilisation est parfaitement concomitante avec l’enjeu de protection. Dit autrement, la stratégie est encore très clairement utilitariste (« protéger pour utiliser »). L’enjeu de reconstitution naturelle des écosystèmes reste donc non prioritaire, et avec elle la dynamique de l’eau et ses fameux services écosystémiques (qui ne sont finalement qu’une vision sur les besoins anthropiques).
De fait, les conflits sur l’usage de l’eau ne font que grandir comme l’illustrent encore récemment les questions de la retenue d’eau du côté de La Clusaz (73) ou encore les mégabassines de Poitou-Charentes. Face à cela, l’ambition incontournable de résilience doit nous conduire à définir des stratégies territoriales adaptées non seulement aux contextes, mais également au devenir des territoires. Ces enjeux de prospectives et donc de développement de tels ou tels besoins doit conduire à appréhender l’eau, non plus comme un gâteau à partager, mais bien comme une ressource à utiliser avec respect et intelligence pour permettre à chacun d’assumer son présent sans compromettre notre avenir commun. Là se situe l’enjeu de la résilience territoriale. Tout simplement durable.