Nous avons revu le texte du 9 décembre (http://bit.ly/UNFCCC_draft_ dec09) à la lueur de nos 8+1 mots–clés…et voici le résultat.
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Rôle des gouvernements locaux : l’article 15 ouvre la porte pour une intégration discrétionnaire, au cas par cas, d’acteurs non étatiques.
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Suivi effectif et révision des engagements : l’article 2 laisse encore les options ouvertes pour des visions très différentes de ce qu’est un engagement et un accord contraignant. C’est un point essentiel non encore tranché. Une section entière (article 9) est consacrée avec la transparence, avec une bonne volonté de principe mais floue au niveau de la méthode. La définition du mécanisme de compliance est reportée à plus tard (article 11). La mention spécifique à l’article 12.8 sur la présence de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique augure de peu de transparence sur la transition énergétique. L’article 19 permet une certaine flexibilité dans les amendements.
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Pertes et dommages : non tranché (cf. article 5)
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Approche inclusive sur les territoires : pp13: en préambule, la sécurité alimentaire est expressément mentionnée, ainsi que la vulnérabilité des systèmes agricoles. L’article 2.1 précise bien le rôle de la finance, mais omet les acteurs territoriaux. Les financements et transferts de technologies font l’objet de précisions vers plus de concret (article 6 à 8). Le “capacity building” est toujours défini de manière souveraine par pays, ce qui n’encourage pas la coopération décentralisée (article 8).
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Reconnaissance des savoirs traditionnels : pp11: en préambule, l’allusion explicite à la Terre Mère est une première étape. Rien de plus
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Financement à l’échelle des territoires : cf.point 4 – encore très flou. La porte est ouverte pour des options plus précises, plus pragmatiques. Traditionnellement les choses se débloquent en toute fin de CoP
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Accélération de la mise en réseau des solutions : L’article 4 propose des axes de progrès sur l’adaptation, mais sans contrainte.
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Droits humains : parenthèses et crochets -et c’est dommage,d’autant plus que la déclaration des droits de l’humanité a été diffusée ce matin à toutes les délégations (www.droitshumanite.fr).
Un petit peu différents des précédents, le dernier mot clé est en fait l’impact sur le processus des conférences des parties de la mise en œuvre des mots–clés précédents dans le texte.
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Evolution de la gouvernance pour la CoP22 : beaucoup de propositions de méthode, mais des process très lourds et peu de subsidiarité.
Parmi les éléments intéressants, citons la mention en préambule (et donc sans valeur contraignante) de l’océan, au même rang que les écosystèmes terrestres et la Terre Mère.
En synthèse, beaucoup doit encore être accompli, et le chemin des solutions sera probablement plus celui qui mènera de la CoP21 à la CoP22 que celui des 72 prochaines heures. Nous restons dans un processus et un accord inter-national, beaucoup plus long qu’un engagement contraignant multi-latéral, et très peu des travaux des sommets préparatoires ont pu être repris. La solidarité avec les peuples du Pacifique reste au stade incantatoire, malheureusement. La convergence des mobilisations de sujets aussi complémentaires et différents que l’économie circulaire, les littoraux et océans, et l’alimentation est encouragée par le texte d’ici à la CoP22 et jusqu’à 2020, mais sans aucun caractère impératif. Est-ce suffisant par rapport à l’urgence ? Et ne faudrait-il pas mieux un 2°C avec une feuille de route permettant de ne pas le dépasser qu’un texte qui se donne l’illusion des 1,5°C et est dimensionné pour 2,5 à 3°C.
Prochains événements
- 10 décembre, 14h – 17h, Grand Palais (entrée libre pour tous), Solutions CoP21, Paris: Conférence – Agora “Océan et économie circulaire”. Accès libre pour tous.
- 11 décembre, 17h45 – 19h00, Le Bourget : intervention de Nicolas Imbert lors du débat de Réseau Projection “Les solutions face aux risques climatiques en milieu urbain : expériences ouest-africaines”. Espace Générations Climat, le Bourget. Accès libre pour tous.