A l’invitation de l’association Yeu Demain, Green Cross sera présent via son directeur adjoint Nicolas Imbert à la conférence organisée le 21 avril à 20h30 au Casino de l’île, sur le thème:
Changement climatique
Que faire dans le monde, en France et à l’île d’Yeu ?
Lieu : Le Casino
- Adresse : Rue Neptune
Port-Joinville 85350 L ILE D YEU
Tarifs :
Entrée libre
Horaires : 20H30
Présentation détaillée de la conférence
Changement climatique : que faire dans le monde, en France et à l’île d’Yeu ?
Atelier de l’association Yeu demain. 21 Avril 2015 – http://www.yeu-demain.asso85.fr/ – yeu-demain@orange.fr
Le sommet de Paris, le 5ème rapport du GIEC et la nécessité de l’action
La France accueillera à Paris, en décembre 2015, la 21ème Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (« COP 21 »). Ce nouveau sommet mondial sur le climat est important car :
- Le 5ème rapport du GIEC (le groupe d’experts intergouvernemental sur le climat), finalisé en 2014, a clairement montré 3 faits : i) le dérèglement climatique s’est fortement aggravé, ii) sans actions concrètes et de grande ampleur à la fois d’atténuation (réduction des émissions de GES : gaz à effet de serre) et d’adaptation à la nouvelle donne climatique, c’est tout l’avenir de l’humanité qui se verrait mis en péril, et iii) il est possible d’agir.
- Il s’agit d’aboutir à Paris à un accord global « post Kyoto », applicable à partir de 2020, afin de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre et de se protéger des impacts annoncés.
- Cet accord s’accompagnera d’un « Agenda des solutions» mettant en avant des engagements concrets.
Le 5ème rapport du GIEC est structuré en 3 parties :
- La première alerte sur les changements physiques observés (climat, atmosphère, glaciers, eau et mer…), sur les causes du réchauffement et sur les évolutions climatiques possibles (scénarios).
- La seconde porte sur les impacts déjà observés, sur les risques annoncés et sur la question de l’adaptation et de la résilience.
- La troisième porte sur l’atténuation. Elle montre qu’il nous faut diminuer les émissions actuelles de GES de 40 à 70% d’ici 2050 par rapport à 2010 si l’on veut maintenir un monde vivable pour nos enfants. Les deux grandes voies de progrès possibles et nécessaires sont, d’une part, la transition énergétique et, d’autre part, la meilleure gestion du « secteur des terres », c’est-à-dire les sols, l’agriculture, les forêts, les biofilières et l’alimentation.
Le rapport du GIEC invite à des « transformations ». Il nous faut clarifier ce qu’il est possible et nécessaire de viser et agir à chaque niveau.
Clarifier ce qu’il est possible de faire au niveau national : l’exemple de la réflexion stratégique du CGAAER sur l’agriculture, la forêt et les sols
A la demande de son Président, le Ministre Stéphane Le Foll, le Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) a engagé depuis mars 2014 une réflexion de fond sur la question des contributions possibles de la forêt, des sols, de l’agriculture et de l’alimentation (le « secteur des terres ») à la lutte contre le changement climatique. La question est complexe car :
- l’agriculture, la forêt et la sécurité alimentaire sont et vont être très impactées par le changement climatique,
- le « secteur des terres » est aussi une cause importante d’émissions de GES. S’il peut réduire ses émissions, il lui faudra aussi pouvoir nourrir 2 milliards d’habitants en plus d’ici 2050,
- le vivant, y compris les océans, peut stocker du carbone et substituer des produits bio-sourcés (ex : biogaz, bois….) à des produits miniers (pétrole, ciment, acier) très émissifs de gaz à effet de serre. L’agriculture, les forêts, les sols et le milieu marin, s’ils sont gérés de manière appropriée, peuvent donc jouer un rôle irremplaçable de régulateur et d’amortisseur du changement climatique.
La complexité du sujet et le fait que les négociations climatiques aient été surtout, jusqu’à présent, le fait d’énergéticiens et de climatologues, et non pas d’agronomes, expliquent que, malgré son importance majeure, la question du vivant ait été encore insuffisamment traitée.
Le rapport du CGAAER montre l’importance de pouvoir agir sur toute une série de leviers d’action. Il chiffre pour la première fois les bénéfices climatiques envisageables pour le pays dans ce domaine élargi, tout en discutant des conditions du succès. L’intérêt de la réflexion française a déjà été reconnu au niveau européen.
Agir au niveau local
Tous les territoires doivent se préparer à de nouveaux lendemains. Ils vont devoir à la fois s’adapter et apporter leur contribution à la lutte contre le changement climatique (atténuation). C’est à chacun de s’accorder sur ce qu’il peut concrètement faire de façon à la fois ambitieuse et réaliste. Chacun devra s’engager dans la durée et apprendre en marchant.
Guillaume Benoit et Nicolas Imbert