L’Arctique est au cœur de tous les enjeux, et pourtant ce qui s’y passe est à l’abri de nos regards. Alors même que s’y articulent non seulement les effets du dérèglement climatique, mais également des enjeux humains, sociaux, économiques et financiers aussi essentiels que méconnus.
La mise en perspective apportée par l’exposition « Arctique : nouvelle frontière » du Prix Carmignac du Photojournalisme met en ceci, avec un travail particulièrement précis et accéré.
Nous avons effectué de cette exposition une lecture en 3 constats, qui sont autant de raisons d’agir pour une planète préservée et un futur plus serein :
- Les effets du dérèglement climatique en Arctique transforment la région en Nouveau Far-West.
- Les habitats deviennent de plus en plus vulnérables, la nature a déjà initiée une transition irréversible mais que nous pouvons atténuer.
- Les peuples autochtones, qui vivaient en symbiose avec le milieu, se sont rapprochés du mode de vie occidental.
C’est pourquoi Green Cross, répondant à sa raison d’être environnementale et humaniste, effectue en réponse aux enjeux mis en avant par le prix avec 7 propositions concrètes, qui sont autant de clés pour agir, et peuvent être activées dès maintenant.
Nos 7 propositions pour apaiser la région et préserver son futur
Proposition 1
Revitaliser et faire évoluer la Commission Arctique pour qu’elle devienne un Comité de l’Océan Arctique doté de moyens et d’objectifs de résilience à la hauteur des enjeux, communs et différenciés.
Un levier d’action immédiat et important concernant l’Arctique est la sécurisation et la régulation du trafic maritime dans l’Arctique. Il s’agit d’éviter que ce continent-océan ne soit laissé à la pêche prédatrice et au braconnage, et d’accélérer la transition énergétique mondiale plutôt que de lorgner sur une exploitation déraisonnée des ressources pétrolières et minières de la région.
Proposition 2
Mettre en place une « autoroute à péage », fonctionnant sur un principe similaire au Canal de Panama, entre Vladivostok et Hammerfest, réservée aux seuls porte-containers récents, sûrs (double coque), et peu polluants (propulsion gaz).
Proposition 3
Prendre des décisions immédiates et mettre en place un plan d’action pour la classification de 30% de la surface maritime de l’Arctique en AMP avant le 1er juillet 2025.
Un autre levier est la préservation du patrimoine culturel, de l’identité et du mode de vie des populations, de développer de nouvelles solidarités, d’encourager à la diversité, d’encourager la rencontre entre les peuples au-delà du tourisme superficiel et distant.
Proposition 4
En concertation avec les organisations internationales mettre en place une charte du tourisme arctique responsable, et s’assurer d’un engagement volontaire d’opérateurs pionniers et de personnalités représentatives.
Proposition 5
Actualiser les réglementations de pêche des États Membres du G7 et de l’Union Européenne pour traiter les zones nouvellement découvertes par le dérèglement climatique de manière au moins similaires aux réglementations de pêches déjà existantes, et les doter de quotas permettant de maintenir la qualité annuelle prélevée dans l’Arctique à son niveau de 2017.
Proposition 6
Dans la continuité de l’impulsion française initiée par le CIMER de novembre 2018 à Dunkerque, faire étendre aux États Membres du G7 Biarritz l’engagement « 0 plastique dans l’océan en 2025 ».
Proposition 7
Identifier en 24 mois les zones à enjeux prioritaire pour limiter les effets de la pollution plastique, des micro-polluants et des perturbateurs endocriniens sur l’Arctique, et mettre en place les outils de remédiation appropriés sur ces zones à enjeux prioritaires.
Éclairons ces possibles, nous nous engageons à mettre en place les mobilisations de haut niveau qui facilitent l’examen et l’éventuelle appropriation de ces propositions, et sensibiliserons sur l’urgence d’agir et les modes d’actions qui nous semblent prioritaires, ci-avant décrits.