On parlera d’écologie, en tant que science des écosystèmes. On parlera d’économie, concernant l’usage des ressources naturelles, leurs transformations afin de produire des biens matériels ou immatériels, la façon de les échanger et de les consommer, tous ensemble. On parlera de circularité, au titre du déplacement en boucle des personnes ou des biens, dans l’espace. On parlera d’économie circulaire comme d’une tentative de réponse à la crise symptomatique de 2008, et comment réguler le système marchand de l’élargissement du capital, implacable à l’encontre du progrès social et de la protection des écosystèmes. On parlera enfin des villages, districts, municipalités, régions, niveaux d’organisation administratifs où des opérateurs jouent, à l’échelle microscopique, « l’opéra de quatre sous » de la macro-économie, qui paraît elle-même commander notre mode de production de consommation et d’échange et mettre les écosystèmes mal en point.
On ne formalisera pas de recette pour préparer, ici où là, la cuisine de l’économie circulaire. Celle-ci ne pousse pas hors sol et ne saurait appartenir qu’au territoire et aux opérateurs publics et privés qui l’envisagent. C’est là que cela se joue, se formalise éventuellement. On s’attachera à formuler un vocabulaire adéquat (ressources naturelles, écologie, écosystèmes, niveaux d’organisation, fonctionnent en boucle, circularité, multipolarité, développement inégal…) pour appeler un chat un chat, on évitera des facilités de langage, des mots valises souvent intraduisibles dans différentes langues sinon par autre chose que par de vagues notions qui ne recouvrent ni la réalité géographique, ni celle historique des phénomènes observés, mesurés, projetés.
Enfin, on ne donnera pas de modèle mais on proposera un trousseau de clés pour agir, en coopération décentralisée, parce que principalement, dans les PED et les PMA, c’est dans une maison de « l’informel » que nous voulons entrer. L’économie circulaire ne saurait s’imposer du dehors, mais au contraire, elle doit être observée, mesurée, « barguignée », avec l’Étranger, de telle sorte qu’elle soit véritablement habitable pour tous.
Le propre des clés est que celui qui les reçoit se les approprie pour, à son tour, ouvrir des possibilités. C’est en ce sens que l’ouvrage est désormais lancé, et que chacun peut s’en emparer.