Le 16 septembre, Green Cross, en partenariat avec la Communauté Urbaine de Dunkerque, le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois, et avec le soutien de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, l’AGUR et le Centre UNESCO pour l’eau ICIREWARD, organisaient une conférence-débat Acte II pour l’Eau à Dunkerque.
Voir le replay : https://dai.ly/x847w1s
Présidée par la Présidente du Parlement Européen des Jeunes pour l’eau, la session a accueilli les témoignages et interventions d’une variété d’intervenants de grande qualité, faisant dialoguer les territoires, les parties prenantes, les pays mais également les générations.
Ont notamment pris part aux tables-ronde:
- Hasmik BARSEGHYAN – Présidente du Parlement européen des Jeunes pour l’Eau
- Guillaume BENOIT – Président du groupe Eau & Sécurité Alimentaire du Partenariat Français pour l’Eau, directeur scientifique et rapporteur des séminaires internationaux “Sésame”
- Fadi Georges COMAIR – Président du Conseil du PHI, UNESCO et Président de MEDURABLE
- Jean-Michel COUSTEAU – Président de Green Cross France & Territoires
- Juliette DUQUESNE – Journaliste, auteur de L’eau que nous sommes
- Jean-Pierre ELONG MBASSI, Secrétaire général de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU – Afrique)
- André FLAJOLET – Président du Comité de bassin de l’Agence de l’eau Artois-Picardie
- Anne GIRAULT – Présidence de Renaissance Ecologique
- Chantal JOUANNO – Présidente de la Commission Nationale pour le Débat Public
- Birgitta LISS LIMER – Executive Director du Stockolm International Water Institute (SIWI)
- Brieux MICHOUD – Directeur et co-fondateur de Waterpreneurs et d’Innovate4water
- Jean-François MONTAGNE – Vice-Président à la transition écologique et à la résilience de la Communauté urbaine de Dunkerque
- Vincent PONZETTO– Directeur général de la régie Eau d’Azur, secrétaire de l’Association Scientifique et Technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE)
- Bertrand RINGOT – Président du Syndicat de l’Eau du Dunkerquois
- Françoise SCHAETZEL – Vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg et conseillère municipale déléguée à la qualité de l’air et à la santé environnementale
- Eric SERVAT, Directeur du Centre International UNESCO sur l’Eau “ICIREWARD”
- Houria TAZI SADEQ – Présidente de l’Alliance marocaine pour l’eau, titulaire de la Chaire et gouverneure au Conseil Mondial de l’Eau
- Frédérique TUFFNELL – Députée de la 2ème circonscription de Charente-Maritime, auteure d’un rapport sur les zones humides et le bilan eau de la loi climat et résilience
- Patrice VERGRIETE – Maire de Dunkerque, Président de la Communauté urbaine
L’Acte II de Dunkerque “Pour une meilleure résilience eau”, ce sont 14 propositions d’actions concrètes pour une gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle des territoires.
Faisant suite à l’Acte I signé à Madrid lors de la COP25 et porteur de solutions face aux enjeux de vulnérabilité et de pénurie (http://bit.ly/ActeIEau), cet Acte II de Dunkerque, officiellement lancé ce 16 septembre, sera porté collectivement à la COP26 de Glasgow et au delà.
14 propositions – Acte II de Dunkerque
Nos propositions en faveur d’une gestion sereine de la ressource en eau se structurent autour de 3 axes :
- la construction collective de la gestion territoriale et démocratique de l’eau,
- le renforcement et l’effectivité de la gestion de la ressource,
- la reconnaissance et la promotion des multiples vies de l’eau par une gestion inclusive.
“Il n’y a qu’un seul système d’eau, et il vient des océans” – Jean-Michel Cousteau
Axe 1 : Construction collective de la gestion territoriale et démocratique de l’eau
PROPOSITION 1 : Transparence institutionnalisée des politiques de l’eau
Rendre obligatoire l’information, l’acculturation et l’échange territorial sur les choix territoriaux stratégiques, les règles de gestion (disponibilités, tarification, gestion qualitative) et les opportunités d’économie circulaire de la ressource. Développer pour ceci de nouveaux moyens de communication avec de nouveaux supports spécifiques, destinés notamment aux jeunes. Une obligation qui doit s’appliquer de manière périodique à l’échelle d’un bassin versant (ex. concertation quinquennale).
PROPOSITION 2 : Participation ouverte aux instances décisionnaires
Développer la participation du public aux instances de gouvernance de l’eau, en particulier celle des jeunes, par une meilleure mobilisation et information en amont. Favoriser dans cette optique une représentation collégiale accrue à l’image de la société et des standards onusiens.
PROPOSITION 3 : Création d’un indicateur d’empreinte-eau
Développer un calculateur standardisé (si possible à l’échelle européenne) calculant et affichant l’empreinte en eau (verte, bleue, grise) de chaque produit ou service, avec obligation d’affichage et réalisation d’un eau-score dédié (sur le modèle du nutri-score).
PROPOSITION 4 : Observatoires de l’eau et partage de bonnes pratiques
Développer les cartographies participatives et lieux d’échanges sur l’eau (physiques ou virtuels) en partageant largement des indicateurs de gestion qualitative et quantitative (disponibilité de la ressource, usages, prix, modes de gouvernance, etc.) dans une logique de données ouvertes, d’observatoires participatifs et de savoirs partagés. Encourager plus largement le partage proactif des meilleures pratiques culturelles, innovantes et sectorielles contribuant à la résilience de l’eau et à la résilience via l’eau.
PROPOSITION 5 : Création de parlements locaux des jeunes pour l’eau
Créer un collectif des jeunes local (sur l’exemple du Parlement des Jeunes pour L’Escaut) encourageant l’échange et la mise en place de projets concrets. Valoriser plus largement la mobilisation et l’engagement des jeunes sur ces questions en favorisant leur présence dans les instances et processus décisionnels concernés.
Axe 2 : Renforcement et effectivité de la gestion de la ressource
PROPOSITION 6 : Création d’une Haute Autorité de l’Eau
Développer une Autorité de l’Eau (à l’image des Autorités environnementales), cascadée depuis le niveau européen jusqu’au bassin versant. Celle-ci aura à charge d’apporter des palliatifs au morcellement structurel des compétences grâce à des processus de régulation et de transversalité effectives entre les différents enjeux de gestion de l’eau (gestion qualitative, quantitative, usage, santé, pérennité, résilience).
PROPOSITION 7 : Mise en place de plans de résilience territoriaux
Mettre en place et actualiser rapidement des plans de résilience territoriale de l’eau insistant notamment sur les enjeux de santé écosystémique et humaine liés à l’altération de la ressource. S’appuyer pour cela sur les différents outils de planification en présence à l’échelle des territoires (PCS, PAT, PTGE, SDAGE, etc.) en privilégiant une approche de travail transversale cadrant avec la vision holistique des composantes eau/assainissement/santé.
PROPOSITION 8 : Intégration d’un comité d’experts de l’eau au sein des exécutifs
Intégrer dans l’exécutif des collectivités un Comité des Acteurs de l’Eau regroupant les maîtres d’ouvrage du territoire agissant sur l’hydro-système. Ce dernier devra disposer de responsabilités transverses et être directement rattaché au Président de l’exécutif concerné.
PROPOSITION 9 : Affirmation du Droit à l’eau dans les politiques publiques Réaffirmer les principes démocratiques et humanistes de l’accès universel à la ressourceen eau pour les besoins essentiels et la hiérarchie des usages (depuis l’eau de boisson jusqu’à l’eau agricole et l’eau industrielle) et renforcer l’application du principe d’équité à l’œuvre dans la politique publique de l’eau(y compris à travers le prix et le mode de financement de ce service).
Axe 3 : Reconnaissance et promotion des multiples vies de l’eau par une gestion inclusive
PROPOSITION 10 : Généralisation d’un outil inclusif pour la promotion d’une approche pacifiée de la coopération de l’eau
Ce dernier devra tenir compte des cadres juridiques en présence, des arrangements institutionnels et de participation, des instruments de gestion de l’eau, des infrastructures de financement et modes de rétribution. Des outils comme le Blue Peace Index peuvent accélérer cette généralisation.
PROPOSITION 11 : Développement de pratiques de gestion circulaire et optimisée de la ressource
Développer les multiples usages interconnectés de l’eau grâce aux techniques d’économie circulaire de l’eau et d’écologie industrielle et territoriale. Cette dynamique devra être appuyée par les collectivités territoriales et s’inscrire en faveur d’une mise en application du règlement européen 2020/741 de mai 2020 sur la réutilisation de l’eau.
PROPOSITION 12 : Soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation
Développer et mobiliser les réseaux concernés (recherche, innovation, sciences participatives, savoirs traditionnels…) et impulser une démarche concertée de démonstrateurs thématiques (entrepreneuriaux, éducatifs, et ouverts au public) en mobilisant pour ceci les outils juridiques liés au droit d’expérimentation et en levant les freins vecteurs d’inertie.
PROPOSITION 13 : Promotion les solutions fondées sur la nature
Mettre en place des solutions naturelles, concrètes et opérationnelles de gestion de l’eau et des écosystèmes aquifères (incluant l’agriculture, la forêt et le littoral. Préserver en amont le milieu naturel (dont les zones humides qui offrent une large gamme de services écosystémiques) au travers et d’une protection législative forte et d’actions de restauration sur le terrain.
PROPOSITION 14 : Intégrer l’eau plus largement dans les enjeux climatiques et de développement durable Rendre compte régulièrement de la consommation de l’eau et de son utilisation raisonnée en vue de la réalisation des 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) à l’échelle des territoires. Justifier plus largement de la manière dont ces derniers permettent, via l’eau, d’apporter une réponse appropriée aux enjeux de l’urgence climatique et écologique.