La pandémie CoVid-19 qui frappe le monde entier aujourd’hui, nous bouleverse et nous interpelle. A très juste titre, puisque pour éviter de vivre à l’avenir de manière répétitive des situations similaires, il nous faudra drastiquement changer le mode de fonctionnement de nos sociétés, nos manières de vivre et notre rapport au vivant, humain et non humain, relié par une communauté de destins sur la planète.
L’urgence est actuellement à la remédiation, et au façonnement de ce qu’il convient de faire pour reconstruire des sociétés globalement plus résilientes.
Ceci nous conduit à fournir les recommandations suivantes.
- La résilience doit être débattue et mise en œuvre à l’échelle du territoire, à la fois par une stratégie, un schéma et un plan de mise en œuvre connus de toutes et tous et appliquées par chacune et chacun.
- Les objectifs du développement durable (ODD) doivent servir de socle à la construction de toute politique publique, depuis le niveau territorial jusqu’au niveau supranational, et être complété par une approche structurée de gestion des risques.
- La santé humaine, comme celle des écosystèmes, est essentielle à la survie de l’humanité. Elle doit faire l’objet d’une mobilisation associant les savoirs traditionnels, la science, la médecine, l’innovation et le Big Data. Ceci doit se faire, de manière coordonnée, depuis l’échelon territorial jusqu’aux plaques supranationales.
- L’alimentation doit être revue et territorialisée, dans une logique de résilience accrue, permettant de nourrir la population tout en préservant le vivant, et l’équilibre des écosystèmes. En particulier, l’élevage doit faire l’objet d’un plan d’urgence.
- La préservation des milieux, tant en quantité qu’en qualité et en continuité écologique, devient prioritaire en particulier afin d’éviter les propagations virales dues à des barrières naturelles déjà outrepassées.
- La structuration urbaine et territoriale devient un enjeu essentiel de résilience, en particulier pour les villes moyennes. La structuration de l’écosystème urbain doit permettre à la fois de développer solidarités et synergies, mais également de construire une coopération multi-spécifique en créant des sas de résilience.
- Le futur énergétique doit être accéléré, en accélérant la généralisation des énergies 4D (Déconcentrées, Diversifiées, Décarbonées, Démocratiques), afin de construire une résilience locale et développe la capacité de chacun à devenir acteur de son approvisionnement énergétique.
- La fiscalité doit évoluer pour être en ligne avec la transformation écologique de nos sociétés, imposant l’atteinte aux ressources de la planète ou leur altération, et permettant de maximiser la triple performance (écologique, sociale et économique) créée sur le territoire.
- La finance se doit de reprendre et d’amplifier la dynamique impulsée par l’Accord de Paris en 2015 à la CoP 21. Notamment via la mise en place d’une économie régénérative, d’une taxation sur les transactions financières encourageant la territorialisation de l’investissement, et une suppression immédiate à tout investissement ou support public dans les énergies fossiles.
- De telles évolutions ne sauraient se faire sans une Transition Juridique d’ampleur, qui repositionne l’humain au sein des écosystèmes, réaffirme la primauté de la continuité de l’espèce humaine, des communs et des enjeux humains sur les intérêts économiques et de court-terme. Différents outils, comme la Déclaration des Droits et Devoirs de l’Humanité, permettent d’accélérer cette transition.