A l’issue d’un mois de mise en débat et dans un contexte où l’urgence de changer notre rapport au tourisme de montagne est devenue criante, Green Cross a mobilisé sa seconde saison de travaux de recherche-action concernant la résilience des stations de montagne, sur le thème de l’accélération du passage à l’action.
Initiés en février 2023, la synthèse publiée aujourd’hui représente plus d’un an de travail, et comprend une expédition apprenante recueillant in-situ une quinzaine de retours d’expérience diversifiés à l’échelle européenne, complétées par une trentaine de sessions de travail, et 2 journées de co-construction, les 9 et 10 janvier à Bourg Saint-Maurice les Arcs, en présence de territoires spécifiquement invités: Val d’Aoste (Italie), Valais et Canton de Vaud (Suisse), Briançonnais (France). Ce travail a été rendu possible par l’appui de la Mairie et de l’Office du Tourisme de Bourg Saint-Maurice les Arcs, de l’Institut pour la Recherche du Groupe Caisse des Dépôts, et de Pierre et Vacances. Il a fait émerger de nombreuses pistes de solutions co-construites avec les 120 socio-professionnels participants, les 3 territoires invités (Val d’Aoste, Suisse, Briançonnais) qui ont auparavant fait l’objet d’une expédition apprenante, ainsi que les différents réseaux mobilisés en amont – plus de 2000 contacts.
Le séminaire de travail 2024 a ainsi conforté 4 priorités complémentaires et coordonnées pour le passage à l’action :
Parmi les pistes de solutions qui ont été travaillées, il a notamment été mis en avant :
- Le report de fréquentation des stations de moyenne montagne vers les stations d’altitude, du en particulier à l’évolution des comportements touristiques de plus en plus régulièrement confrontés au manque de neige,
- La renaturation partielle de certains domaines skiables pour anticiper les évolutions à venir,
- L’accélération d’une métamorphose du tout-ski avec les multi-activités, avec ses conséquences sur les ailes de saison, le développement d’une attractivité multi-saisons et les évolutions organisationnelles liées,
- La nécessité d’un choc d’offres en faveur des mobilités douces,
- Une prise en compte de l’urgence EAU en montagne, tant sur le grand cycle de l’eau que sur l’accès à une eau potable de qualité, la réutilisation et la sobriété en eau – avec une attention toute particulière accordée aux glaciers et lacs de montagne,
- Une revitalisation de l’entretien forestier et des filières bois territoriale,
- Un effort de reconquête d’une meilleure résilience alimentaire en territoire de montagne, notamment en rendant la restauration plus ambassadrice du territoire, en dédiant du foncier et des dispositifs d’achat à une agroécologie diversifiée de proximité et par la mise en place de Programmes Alimentaires Territoriaux,
- L’appui à une réglementation contraignante et efficace pour accélérer et financer la rénovation, avec des projets de transformation d’avant-garde dans le cadre d’une stratégie énergétique globale.
- Le développement d’une offre de formation courtes et longues (rénovation énergétique, tourisme, mobilité, agriculture et alimentation…) dédiées à la montagne (dans la continuité des actions innovantes du Campus Alpin),
- …
Différents risques ou enjeux ont également été mis en avant :
- La mal-adaptation des stations de ski au dérèglement climatique,
- L’importance de sortir du hors-sol et des stratégies dites intégrées pour remettre le territoire au cœur du développement touristique
- La saturation des infrastructures d’accueil et de transport conduit à repenser et réorganiser l’offre touristique et de mobilité pour favoriser les arrivées hors samedi,
- L’urgence de retravailler l’habitabilité de la montagne pour maintenir les jeunes et les actifs au cœur du territoire,
- Une meilleure protection et valorisation du patrimoine naturel de la montagne par un récit fondé sur la rencontre avec la nature, changer les codes pour passer d’un univers ski de montagne urbanisée à une ouverture sur des activités en phase avec la nature.
- La prise en compte de l’humain au cœur des évolutions touristiques, et ce avec des solutions territorialisées à l’échelle de la vallée,
- Les risques naturels s’intensifient avec le dérèglement climatique et mettent en danger les activités et les paysages des territoires de montagne.
- L’importance d’un plan de préservation et de rattrapage sur les écosystèmes naturels comme les zones humides et les tourbières, pour maintenir les ressources en eau et améliorer la gestion des risques.
- …
D’une manière générale, les travaux 2023-2024 ont permis de structurer un réseau de faiseurs impliquant largement les socioprofessionnels, désormais en l’attente de relais pour accélérer le passage à l’échelle de ces initiatives.
Le rapport complet est disponible en téléchargement ici.