Grand succès pour la MEDCOP Climat Tanger 2016 qui a mobilisé tous les réseaux de la Méditerranée sur le climat, et accélère la préparation de la Cop22.
Co-pilotée par le Pr. Bouchra El Moumni et Nicolas Imbert, les travaux mer & littoral mettent en avant des propositions concrètes, dans la continuité de l’initiative Climat: objectif OCEAN qui mobilise déjà les têtes de réseau de 30 000 organisations dans 30 pays.
La MEDCOP Climat est une conférence internationale, mobilisant les principales parties prenantes (Etats, territoires, entreprises, associations, citoyens) de la Méditerranée autour de thématiques concrètes pour mettre en place à l’échelle méditerranéenne des pistes de solutions et accélérer l’ambition et la mise en place des actions des conférences climat (les CoP).
Après une première édition à Marseille, la seconde édition a eu lieu à Tanger, organisée par la région Tanger – Tétouan – Al Hoceima. Cet événement de dimension mondiale a mobilisé les pays du pourtour de la Méditerranée pour débattre ensemble des moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le changement climatique.
Green Cross copilote avec l’UICN et l’Université Abdelmalek Essaadi – Tétouan la thématique mer et littoral, qui a été présentée le lundi 18 juillet dans l’après-midi, et contribue aux travaux sur le droit et l’environnement.
En synthèse de cet événement, les participants, élus, représentants d’entreprises et de territoires, scientifiques et enseignants, professionnels de la mer et du tourisme, déclarent faire de la reconquête du bon état écologique de la Méditerranée une priorité opérationnelle forte, et partager les solutions avec les autres mers, en particulier le Pacifique. L’aquaculture durable, une pêche responsable et respectueuse des écosystèmes – y compris corrélée avec le développement de nouveaux parcs marins, et la lutte contre les déchets, les débris plastiques et les perturbateurs endocriniens sont les 3 priorités opérationnelles identifiées.
Un observatoire régional de la Mer peut être créé rapidement à Tanger dans le cadre d’un partenariat s’ouvrant sur l’espace méditerranéen. Il pourra être mis en réseau avec des structures similaires intégrant science, société et gouvernance. Cet observatoire a vocation à cartographier et fédérer les initiatives et compétences existantes, formalisées ou non, tout en répondant aux exigences de coopération régionale et internationale.
Ces travaux vont montrer des avancements concrets qui pourront être présentés à la CoP22, pour laquelle nous souhaitons une journée dédiée mer et littoral. Au vu de l’importance de la Méditerranée à l’échelle de la population mondiale, au vu des liens importants entre humanité et climat préservés en Méditerranée, les travaux doivent être inscrits dans l’agenda des territoires, à l’échelle méditerranéenne, et servir de creuset de partage d’expérience pour la lutte contre le dérèglement climatique à l’échelle globale.
Grand témoin de l’atelier, le Ministre de l’Environnement de Nouvelle-Calédonie Anthony Lecren, initiateur des Oceania Meetings, a précisé l’importance d’outils de gestion efficace, concertés, à l’échelle locale, tels que le Comité de Gestion du Parc Marin de la Mer de Corail. Il a précisé que ceci pouvait être fait en concertation avec plusieurs états frontaliers (en l’occurrence, Nouvelle-Calédonie et Vanuatu), avec la possibilité d’une juridiction et de forces d’intervention partagées (y compris pour juger dans un port un bateau contrevenant pris dans un autre pays), mais également l’impact bénéfique pour l’économie d’une gestion sereine de l’espace marin.
Il a également insisté sur les synergies entre savoirs traditionnels et coutumiers et connaissances scientifiques pour une gestion rationnelle, l’impact positif d’une bonne gestion pour la pêche et le tourisme, et la nécessité de trouver des solutions adaptées aux territoires insulaires en termes d’accès à l’eau et un assainissement écologiquement responsables à des coûts et avec des technologies éprouvées, la nécessité de trouver des solutions opérationnelles sur l’énergie et l’économie circulaire.
Sur l’ensemble de ces secteurs, il a confirmé l’importance d’une solidarité entre Pacifique et Méditerranée, la nécessité de partages d’expériences et d’échanges concrets, la volonté de l’ensemble des opérateurs des Oceania Meetings d’aller dans le sens d’une coopération accrue, et l’importance d’en faire un outil de développement, économique notamment, et de coopération. Il a salué la création de l’observatoire de la Méditerranée à Tanger, et indiquer l’opportunité de partager entre cet observatoire et le Pacifique Sud les savoirs appropriés.
Sur le droit de l’environnement, nous avons contribué, aux côtés notamment de Houria Tazi Sadeq, Geneviève Maillet et Corinne Lepage, à l’atelier mettant en avant l’importance d’une approche méditerranéenne, reposant en particulier sur le soutien et l’adoption de la Déclaration des Droits et Devoirs de l’Humanité (www.droitshumanite.fr), et l’importance d’une approche concrète, humaniste et écologiquement responsable, à l’échelle des territoires. En ce sens, des droits comme le droit à l’eau, montrent bien la valeur d’une approche fondée sur une gestion sereine, au plus proche de la ressource, dans le respect des besoins et droits humains et en phase avec les possibilités naturelles. Le groupe de travail a notamment salué l’inscription par la France de la Déclaration des Droits et Devoirs de l’Humanité à l’agenda de l’Assemblée Générale 2016 des Nations-Unies, et encouragé la mise en place de vœux dans toutes les régions et métropoles de la Méditerranée proclamant leur adhésion à la Déclaration, suivant en ceci le triple exemple de Strasbourg, Marseille et Paris.