Ouverture officielle du Pavillon Comité 21-Club France Développement durable au Bourget
La présence d’administrateurs membres du Bureau du Comité 21 représentant les entreprises, associations, universités, collectivités locales, montre que tous les acteurs de la société s’approprient le sujet du climat, et contribuent chacun à leur manière à lutter contre le dérèglement climatique. La force fédératrice du Comité 21, autour d’un objectif commun, illustre le mouvement dans lequel s’inscrit la société et le moment de bascule dans lequel on se situe.
Brice Lalonde a mis en évidence un élément nouveau : les chefs d’Etat s’intéressent dorénavant aux négociations climatiques, ce qui est très positif car ce sujet nécessite une impulsion politique majeure pour avancer. Il a également souligné le fait que les négociations climatiques se sont toujours nourries d’actions provenant de l’extérieur, de la société civile. L’action des différents acteurs non-étatiques est donc
essentielle car elle complète l’action étatique et par leur professionnalisme, la rende plus ambitieuse.
Nicolas Imbert, administrateur du bureau des associations, a souligné leur passage, en un peu plus de 20 ans, d’une posture d’avant-garde, mais déconsidérée, à une posture de démocratie en action. Cette transformation s’est accompagnée d’une dynamique inclusive : la présence des femmes et des jeunes, qui nourrissent les Agenda 21, sont la preuve du multilatéralisme des solutions apportées. Par ailleurs, de la COP21 à la COP22, un chemin s’effectue de la rive Nord à la rive Sud, région où l’on a le plus expérimenté le multilatéralisme. Enfin, la plateforme NAZCA et l’agenda LPAA (Lima-Paris Action Agenda) témoignent de cette logique de co-construction.
- Premier constat positif : la COP21 a mieux été préparée que Copenhague, car l’intervention dès le premier jour des chefs d’Etat est très positive, car eux seuls ont le pouvoir de dépasser les blocages.
- Toutefois, même si les discours de chefs d’Etat ont évoqué les questions centrales de financement, de justice climatique, et témoignent d’une progression dans la connaissance du sujet, un contraste est à craindre avec la réalité.
- Des blocages existent en effet : beaucoup de pays du Sud, de même que Laurent Fabius, ont annoncé vouloir un accord « juridiquement contraignant », ce qui ne fait pas consensus. La France va donc certainement devoir mettre en place un accord original de par sa flexibilité.
Autre blocage : les mesures mises en œuvre pour l’adaptation devraient être équivalentes à celles dédiées à l’atténuation.
Dernier point : alors que l’agrégation des contributions étatiques est insuffisante, quels leviers vont permettre de passer de 3 à 2 degrés de réchauffement climatique ? Les actions des coalitions non-étatiques ont une importance fondamentale car elles pourraient nous faire parvenir à 2°C.
Enfin, nombre de voix s’élèvent pour dire que le cadre diplomatique de la conférence ne correspond plus à la réalité. Le texte établi à Kyoto consistait en un traité, relevant donc du droit international classique. Aujourd’hui, pour en référer au principe de responsabilité de Hans Jonas, on peut considérer que le réglementaire est encore très fort, et que des mesures de contrainte doivent être adoptées. Cependant, il réside un problème : les pays vont-ils accomplir ce qu’ils avancent, ont-ils la possibilité de le faire ?
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