Le lundi 6 juillet, Nicolas Imbert a animé la plénière d’ouverture de la Global Conference des Ateliers de la Terre, organisée sur 3 jours à Chantilly (Oise).
Pour partager leur vision et expertise, les personnalités suivantes étaient réunies :
- Jean-Paul Delevoye, Président du CESE
- Gilles Grapinet, Vice-Président, Atos
- Bernard Stiegler, philosophe, Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou (IRI)
- Lionel Zinsou, Premier ministre du Bénin.
Le panel a échangé autour de la thématique « Tous acteurs de la rupture : quelle échelle, quels modèles ? ».
La « rupture » était le thème général de cette Xème édition de la Global Conference. Ce terme réfère à une notion d’adaptabilité, de renouveau, de solutions. De nouvelles initiatives collectives voient le jour à travers le monde à l’échelle de territoires, pour proposer des alternatives et inventer de nouvelles perspectives.
Les trois grands thèmes suivants structuraient les débats de cette Xème Global Conference :
- Les ressources que nous utilisons
- Les modèles que nous bâtissons
- Le monde que nous construisons.
Parmi les thématiques abordées lors de la table-ronde d’ouverture, le cas spécifique du Bénin. Lionel Zinsou, Premier ministre du Bénin, a effectivement rappelé que le changement climatique était déjà tangible dans son pays, avec des inondations au Sud, la sécheresse au Nord (avec la descente du Sahel), et la capitale située en dessous du niveau de la mer. Il a rappelé qu’en Afrique, l’Etat ne disposait que de peu de moyens pour assurer ses missions régaliennes, d’où une trop lente adaptation au changement climatique. Face à cela, M. Zinsou propose la construction de coalitions multi-acteurs, la puissance publique jouant le rôle facilitateur / partenaire.
Il a également souligné le caractère enthousiasmant des nouvelles technologies en Afrique, où de nouveaux usages sont sans cesse expérimentés, apportant des réponses très intéressantes, notamment quand des technologies de pointe dans le numérique et l’énergie sont combinées.
Nous entrons en effet dans une ère de « rupture digitale » (M. Grapinet), avec une large diffusion des savoirs. Il faut cependant réguler rapidement le monde du numérique, tant pour protéger la vie privée que pour taxer un tant soit peu les richesses créées dans cet univers, et le rendre soutenable.
Cela implique une notion de légitimité des usages, avec une responsabilité des utilisateurs et développeurs du numérique.
Nous devons maintenant “prendre des décisions, et être responsables collectivement” (M. Stiegler). L’impact du numérique dans la vie quotidienne est énorme, et cela sans maîtrise des flux d’informations et de marchandises : il n’y a plus de frontières et plus de contrôle sur l’espace et le temps. M. Delevoye souligne qu’il y a là une vraie question sociale et politique : “où est le pouvoir, qui le détient ?”
Comme le montre l’attention générée par la COP21, nous savons que l’Homme doit respecter la nature, on lui découvre une fragilité. Notre siècle est un siècle spirituel, la quête de sens est au cœur de l’engagement de nos sociétés pour un développement durable.
Plus d’informations sur la Global Conference : http://www.globalconference2015.org/