GRANDE MOBILISATION pour le climat DEMAIN
Depuis le 5 décembre, Nicolas Imbert, directeur exécutif, est à Lima pour représenter Green Cross à la 20ème conférence des parties sur le changement climatique. Les journées des 6 et 7 décembre ont été consacrées au rapprochement entre les thématiques eau, océans et climat, agriculture et climat, énergie et climat.
Cette semaine, et jusqu’au 12 décembre, est essentielle pour le climat. Il s’agit de faire en sort que la 21ème conférence climat, à Paris en décembre 2015, débouche sur des solutions opérationnelles et engageantes dès maintenant et pour le Post-2015, et également d’obtenir un accord inclusif et différencié, mobilisant l’ensemble de la planète.
L’humanité ne peut plus attendre. Il y a désormais urgence climatique, et les négociations doivent opérer un changement de méthode. A l’initiative de Ban Ki Moon, les 23 et 24 septembre à New York ont été l’électrochoc annonçant ce changement.
Je fais semblant car je suis comédien, c’est mon métier déclarait Leonardo di Caprio aux présidents réunis. Face au changement climatique, vous ne pouvez plus faire semblant, vous devez agir, leur intima-t-il. Ce à quoi Ban Ki Moon répliqua il n’y a pas de Plan B car il n’y a pas de Planète B.
Nous devons donc profiter de la CoP20 pour confirmer ce changement de méthode, nécessaire et en cours. Pour le moment, les négociations sont molles et techniciennes. A l’extérieur, les gens manifestent et s’indignent: REDD+ oublie de faire la forestation avec les populations locales et d’une manière écologiquement responsable, les grands projets inutiles se multiplie sans consultation démocratiques préalables…et de nombreux projets concrets de transition écologique émergent sur les territoires.
De nombreuses initiatives pour le climat ont eu lieu et réussissent, elles sont locales, territorialisées, efficaces. Il est temps de plus les déployer, de retravailler financement et partages d’expérience, d’agir mus par l’exigence de concret et de résultats à la hauteur des enjeux. C’est le sens de notre plaidoyer actuels, comme de nos projets et engagements, notamment pour l’eau et les océans, l’agriculture et l’alimentation, l’énergie, l’économie circulaire. Et c’est ce que nous voulons voir clairement émerger dans la feuille de route de Lima.
Nos 11 objectifs pour la CoP20 – Lima
- Sceller le rapprochement des thématiques (nexus) eau, océan et climatdébouchant sur des engagements structurants au 8ème Forum Mondial de l’Eau en Corée, en avril 2015, puis à ParisClimat2015,
- Faire de l’agro-écologie une des solutions concrètes permettant la transition écologique pour donner au terme d’agriculture climatiquement intelligente avant décembre 2015 un sens enfin raisonnable, et qui correspondent à une agriculture saisonnalisée, économie en eau, énergie et en intrant, respectueuse des sols et des humains, et en 4D (déconcentrée, diversifiée, décarbonée, démocratique),
- Reconnaître qu’un océan en bonne santé contribue significativement à un climat préservé, et se doter avant 2017 des outils permettant une gestion concertée plus efficace de la santé des océans et de la préservation de leurs capacités naturelles de captation carbone,
- Focaliser les engagements du Fond Vert pour le Climat sur des projets concretssur les territoires, construits et pilotés localement, à même de répondre durablement aux enjeux climat, avec une répartition équilibrée entre atténuation et adaptation,
- Obtenir des Etats (et des plateformes régionales, notamment de l’Union Européenne) la mise en place effective avant 2020 d’une fiscalité qui cesse les subventions ou distorsions de concurrence favorisant les énergies fossiles sur les énergies renouvelables,
- Exclure explicitement des financement accordés par le Fonds Vert le support à toutes les énergies fossiles, et notamment le charbon et le nucléaire,
- Faire évoluer REDD+ pour une intégration préalable du droit des populations autochtones, du respect de la biodiversité et des écosystèmes,
- Donner une voix aux négociations aux territoires et sociétés civiles (citoyens et associations, entreprises, investisseurs…) qui s’engagent, à hauteur de l’importance de leurs engagements, ceux-ci pouvant être analysés en toute transparence par des tiers,
- Obtenir une meilleure effectivité des engagements des Etats, et notamment la possibilité d’audits par des tiers de confiance indépendants, la réparation rapide en cas de manquement, et l’intégration par des règles de respect en droit international,
- Mettre en place avant 2017 une instance de témoignage pour les crimes contre le climat et l’environnement, progressivement appelée à se transformer en cour de justice.
- Trouver les moyens (financiers, organisationnels, culturels…) d’une coopération décentralisée à même de répondre effectivement aux enjeux d’adaptation.